Colloque interdisciplinaire organisé par François Levin (Linx-Polytechnique) et Etienne Ollion (CREST-ENSAE/Polytechnique)
Les 21 et 22 septembre 2021
Les dispositifs d’intelligence artificielle connaissent, depuis quelques années, un développement exponentiel, dans le cadre d’un renouveau des méthodes algorithmiques et de l’accroissement massif du nombre de données.
Alors que le nombre de secteurs où l’intelligence artificielle est amenée à déployer ses effets ne cesse d’augmenter, il est légitime de s’interroger sur les bornes de de ce développement. Existe-t-il des limites à ce que l’intelligence artificielle peut “saisir” ou “appréhender” ? L’intelligence artificielle a-t-elle une frontière ? En d’autres termes, il s’agira de s’interroger sur ce qui échappe à l’intelligence artificielle.
Cette question peut se poser de plusieurs manières : existe-t-il des “domaines” ou des “objets” qui échapperaient par nature à l’intelligence artificielle ou n’est-ce qu’un état provisoire du fait d’un manque de données ou de précision des algorithmes ? Si ces domaines existent, pourquoi et surtout comment échappent-ils aux algorithmes ? Peut-on imaginer devoir “préserver” des domaines du traitement algorithmique et pourquoi ?
Cette question nous conduira à des réflexions épistémologiques sur la nature du calcul et de ce que signifie “être calculé”, qui s’inscrivent dans une longue histoire philosophique. Elle ouvrira également des perspectives issues de la philosophie de l’esprit, pour qui la question de ce qui échappe au calcul est centrale. Enfin elle permettra d’affiner l’analyse politique de nos sociétés algorithmisées : quels sont les effets sociaux, individuels et systémiques de l’augmentation de la sphère de ce qui est calculé ?
Inscription obligatoire sur ce site.
PROGRAMME
Mardi 21 septembre 2021
10h – 10h15 | Accueil des participants |
10h15 – 10h25 | Mot d’accueil par Michaël Foessel (Directeur du LinX, École polytechnique) |
10h25 – 10h40 | Introduction par Étienne Ollion (CNRS – École polytechnique) |
10h40 – 11h25 | Les critiques philosophiques du calcul et leurs limites par François Levin (École polytechnique) |
11h25 – 12h10 | Les réseaux de neurones et le libéralisme par Pablo Jensen (Ens de Lyon) |
12h10 – 13h30 | Pause déjeuner |
13h30 – 14h15 | Une machine peut-elle créer de nouvelles normes? par David Bates (Université de Berkeley) |
14h15 – 15h00 | Alt-escape : l’irréductibilité de l’expérience esthétique dans les dispositifs artistiques informatisés par Samuel Bianchini (ENSAD) |
15h00 – 15h30 | Pause |
15h30 – 16h15 | Algorithmes, inégalités, et « humains dans la boucle » par Paola Tubaro (CNRS-LRI) |
16h15 – 17h00 | Reprise et discussion par Michèle Sebag (Paris Saclay) |
17h00 | Cocktail |
Mercredi 22 septembre 2021
10h – 10h30 | Accueil des participants |
10h30 – 11h15 | L’intelligence artificielle au risque du singulier : les limites du calcul des significations dans les technologies de la traduction par Aurélien Bénel (Université de Technologie de Troyes), Philippe Lacour (Université de Brasilia), et Joris Falip (Université de Technologie de Troyes). |
11h15 – 12h00 | Les aventures de la traduction et de la subjectivation : la traduction d’un art par un autre par Violaine Anger (Université d’Evry) |
12h00 – 13h30 | Pause déjeuner |
13h30 – 14h15 | « Qu’est-ce qui est inaccessible à l’IA ? » une question ambiguë par Daniel Andler (Institut de France, Ens) |
14h15 – 15h00 | Les méthodologies mixtes pour remédier aux défaillances du Machine Learning : le cas de Vladimir Vapnik par Olessia Kirtchik (Ecole Supérieure d’Économie de Moscou) |
15h00 – 15h30 | Pause |
15h30 – 16h15 | L’invention de l’humain: sens, calcul et concours d’intelligences (une relecture de la chambre chinoise) par Marcello Vitali-Rosati (Université de Montréal) |
16h15 – 17h00 | Reprise et discussion par Gaël Richard (Telecom Paris) |